Les Fondamentaux

Qu’est ce qu’un pic épidémique ?

Alors que l’épidémie de Covid-19 a fait plus de 10 000 décès en France et que la situation continue de s’aggraver, on attend le pic épidémique. Ce pic signifie le début de la baisse du nombre de cas mais pas la fin de l’épidémie ou encore du confinement.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran le disait encore mardi 7 avril, le pic épidémique n’est pas passé : “Ça veut dire que nous sommes encore en phase d’aggravation de cette épidémie sur le territoire national”. Mais les mesures de confinement en Europe, et particulièrement en Espagne et en Italie durement touchées par l’épidémie de nouveau coronavirus Covid-19, commenceraient à porter leurs fruits. Aussi, l’arrivée imminente d’un “pic épidémique” revient dans la bouche de nombreux spécialistes.

Les hôpitaux sont encore en difficultés alors que la situation est toujours critique en France.
Plusieurs pics possibles

Le pic épidémique correspond au sommet de la courbe illustrant le nombre de cas répertoriés chaque jour. Autrement dit, le pic signe le moment où le nombre de nouveaux cas quotidiens (pour une échelle temporelle en jours) commence à décroître.

Un pic peut être de deux natures différentes et n’interviendra pas au même moment, si le virus circule “naturellement” (sans intervention humaine), s’il est sensible au climat, ou si l’épidémie se heurte à des mesures de confinement de la population.

Il peut même y avoir plusieurs pics. Par exemple, si le virus est sensible au climat, un premier pic pourrait advenir tôt, conséquence d’un freinage saisonnier lié à l’été. Mais dans ce cas, on pourrait observer une “résurgence de l’épidémie”, l’immunité grégaire (quand un assez grand nombre de personnes sont immunisés contre la maladie) n’ayant pas été atteinte. Ainsi l’épidémie repart a la hausse dès l’automne. Le même scénario s’observe avec le confinement.

Un élément difficile à évaluer

Le pic épidémique d’une maladie est habituellement évalué en fonction du nombre de personnes infectées. Mais dans le cas du Covid-19, ce n’est pas si simple. Il faut prendre en compte trois données : la date de début de l’épidémie, la vitesse de propagation du virus et l’efficacité du confinement.

Car avec le Covid-19, la majorité des malades ne développe que peu (ou pas) de symptômes et beaucoup ne sont pas testés. La courbe de l’épidémie s’appuie sur le nombre de personnes admises à l’hôpital, et donc présentant une forme grave de la maladie.

Il faut aussi prendre une chose en compte, le pic de l’épidémie varie d’une région à l’autre car le Covid-19 ne se propage pas de manière uniforme sur le territoire. Ce pic peut donc varier selon les régions et l’intensité de l’épidémie, limitée notamment par le confinement. 

Christophe Lannelongue, directeur de l’Agence régionale de santé du Grand Est, région particulièrement touchée, prévoit ainsi un pic épidémique entre “le 15 et le 25 avril”. Mais il est compliqué d’avancer une date précise à l’échelon national.

L’effet plateau

Un pic d’épidémie ne signifie pas pour autant la maîtrise de la maladie et ne justifie surtout pas un relâchement. Il n’est en effet pas suivi d’une chute immédiate de la courbe, mais plutôt d’un plateau. L’épidémie ne s’arrêtera pas, elle stagnera.

La courbe de nouveaux cas ne décroîtra que lorsqu’une assez grande partie de la population sera immunisée contre la maladie. Pour cette raison, le confinement devrait se poursuivre après le pic épidémique.

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