Huit maires racontent au Pangolin leur quotidien de crise, entre résilience et appréhension du déconfinement.
Emmanuel Macron les a érigés en “premiers maillons de la chaîne” de distribution des masques quand le déconfinement surviendra. Mais au cœur du coton ankylosant dans lequel le pays se trouve, les maires sont déjà multi-tâches. Gestion de la voirie, soutien aux personnes âgées et aux familles précaires, réponse aux angoisses des habitants… Le Pangolin a identifié leurs dix travaux d’Hercule.

1) Téléphoner aux personnes âgées ou isolées
Coups de fil réguliers pour s’assurer de leur bonne santé, aide aux courses ou à l’achat de médicaments… De nombreux maires ont mis en place un système de soutien aux personnes âgées ou isolées. Bernard Fisher, le maire de la ville d’Obernai dans le Bas-Rhin a inclus tous les habitants de plus de 70 ans dans ce système. Sur les 10 750 habitants de la ville, 1 122 foyers ont été identifiés et plus d’une centaine ont souhaité être accompagnés pendant le confinement. Pour cibler ce public fragile, les maires s’appuient sur les fichiers utilisés lors des canicules, comme l’explique la maire UDI d’Amiens, Brigitte Fouré. “On comptait 2 500 personnes sur ces listes. Depuis, on y a ajouté les personnes isolées fragiles qui touchent les aides du Centre Communal d’Action Sociales (CCAS). On appelle régulièrement 5 000 habitants.”
Dans les communes plus petites, des réseaux similaires se sont mis en place. “Une fois par semaine, nous envoyons un texto aux uns et aux autres pour avoir des nouvelles, détaille Maya Lesné, la maire des 164 habitants du village de Tordères, dans les Pyrénées-Orientales. Nous appelons sur leur téléphone fixe ceux qui n’ont pas de portable.” À Caudry (Nord), des bénévoles répondent à un numéro de solidarité alors qu’à Châtillon-sur-Chalaronne dans l’Ain, comme l’explique le maire Patrick Mathias, les appels téléphoniques se complètent par “une distribution du journal local aux plus fragiles pour qu’ils restent connectés à l’actualité”.
2) Assurer la livraison des courses et repas à domicile
A Cagnes-sur-Mer, cité balnéaire de 50 000 habitants dans les Alpes-maritimes, une cellule de crise est désormais spécialement dédiée à l’assistance matérielle comme au portage de courses à domicile. Objectif: éviter au public fragile de sortir, notamment pour faire ses courses. “De nombreux bénévoles s’activent pour venir en aide aux personnes âgées, détaille Roland Constant, 1er adjoint au maire de la ville. L’élan de solidarité est incroyable.” A Amiens, Brigitte Fouré se félicite aussi du développement du portage de courses “pour les personnes qui en ont le plus besoin”.
A plusieurs centaines de kilomètres de là, dans le petit village des Pyrénées Orientales où Maya Lesné a été réélue, le 15 mars dernier, pour un troisième mandat, la mairie ne chôme pas: “Nous avons la chance d’être un territoire rural, l’habitude de la débrouille qui va avec. Ici, on a l’impression d’être revenu dans les années 1970. Les trois quarts des habitants ont recours à la livraison de viandes et légumes locaux depuis les petits producteurs du coin.” Par solidarité avec les familles les plus précaires, la municipalité de Tordères a créé “La cantine à la maison”: une livraison de plateaux repas au domicile des enfants privés de la cantine scolaire à bas coût.
A Etinehem-Méricourt, commune de 650 habitants dans la Somme, l’équipe municipale a réagi très tôt. “Nous avons distribué un papier dans la boîte aux lettres de chaque foyer pour proposer aux habitants de plus de 60 ans de leur faire leurs courses, indique Franck Beauvarlet, édile de la bourgade. On essaie quand même de regrouper les commandes sur la semaine, car si on en écoute certains, il faudrait sortir tous les jours pour acheter une bricole. Ils adorent ça !, s’amuse-t-il. On est même en train de se demander s’ils ne vont pas prendre l’habitude qu’on les livre après le confinement.”
3) Assurer la continuité des services publics indispensables
Confinement oblige, les personnels municipaux ont dû, eux aussi, aménager leurs activités en optant si possible pour le télétravail ou en respectant les gestes barrières entre eux. Les mairies qui en disposent distribuent des masques à leurs employés. A Châtillon-sur-Chalaronne dans l’Ain, c’est le système D. “Un chef d’entreprise a fait tourner jour et nuit son imprimante 3D pour fabriquer des visières de protection en plastique, raconte reconnaissant le maire, Patrick Mathias. A raison de trois par heure, il en a offert une centaine au personnel municipal.”
L’agglomération amiénoise compte, quant à elle, 3 500 agents. “Les plus fragiles ou ceux avec des maladies chroniques sont rentrés chez eux, précise la maire Brigitte Fouré. Puis on a établi une liste des services municipaux ultra-prioritaires, ceux qui doivent continuer à travailler normalement voire avec des renforts. C’est le cas par exemple des services des ordures ménagères, des services sociaux, de la communication…” Dans toutes les villes, les éboueurs poursuivent leur tournée, d’autant que les Français confinés produisent plus de déchets. Or les déchetteries sont toutes fermées. D’autres services indispensables sont assurés par les mairies: distribution de l’eau potable, assainissement et bien sûr secrétariat. “En lien avec la communauté de communes des Aspres, nous avons ouvert un service de crèche et d’école pour les enfants des personnels soignants. C’est fondamental”, témoigne Maya Lesné, maire de Tordères dans les Pyrénées orientales.
4) Réinventer le fonctionnement de l’équipe municipale
Même avec le Covid-19 dans les parages, les municipalités doivent continuer à administrer leurs villes. L’essor du numérique a facilité la tâche des élus locaux. Le maire de Châtillon-sur-Chalaronne, dans l’Ain, a fermé la mairie au public et mis les 70 membres de son personnel technique en télétravail. “J’y passe régulièrement pour m’assurer du bon fonctionnement des lignes téléphoniques d’écoute, soutient Patrick Mathias. Et je vois physiquement mon 1er adjoint tous les jours pour coordonner nos actions.”

À Dinan, dans les Côtes d’Armor, “Le maire Didier Lechien a pris les commandes”, explique son directeur de cabinet. “Nous sommes en crise, comme cela nous est déjà arrivé par le passé, et nous gérons la situation, assure Gaëtan Seznec. Nous avons créé une boucle Whatsapp incluant la majorité, et le maire informe toutes les semaines de ses décisions par mail les deux “promotions” d’élus: la cuvée 2014-2020 et celle de 2020-2026.” “Une certaine unité politique règne”, témoigne de son côté Brigitte Fourré, qui souligne le caractère inédit de la situation. “Chaque semaine, on organise une réunion du bureau municipal en visio, poursuit-elle. Je ne suis pas retournée une seule fois à la mairie car ce n’est pas nécessaire. Je travaille dur depuis chez moi.”
5) Faire respecter les consignes sanitaires dans les marchés locaux
Le 23 mars, soit une semaine après le début du confinement en France, le Premier ministre Edouard Philippe annonçait la fermeture des marchés ouverts, sauf là où les marchés sont la seule source de vivres pour les habitants d’une commune, sur proposition du maire et sous couvert de conditions sanitaires strictes. Comme à Caudry, dans le Nord, “uniquement le vendredi matin, précise Frédéric Bricout, et avec des distances de sécurité, des marqueurs au sol et seulement 15 commerçants agréés”. Question de discipline.

Dans le Bas-Rhin, département particulièrement touché par le Covid-19, à Obernai, le maire Bernard Fischer n’a pas voulu rouvrir le marché local. “D’habitude, ce sont 135 stands et 75 à 80 producteurs du coin. J’ai tenté de le maintenir au début du confinement mais la police municipale m’a averti que les gens n’y respectaient pas du tout les distances réglementaires. C’était trop dangereux.”
6) Aller à la pêche aux masques pour les publics fragiles
Au début de l’épidémie, les communes ont parfois pallié les pénuries de masques dans les hôpitaux notamment grâce aux dons d’entreprises. “Obernai est une ville industrielle, on a collecté 20 000 masques auprès des entreprises pour les hôpitaux de la ville, de Sélestat, et toutes les professions de santé”, se félicite le maire Bernard Fischer. La ville d’Amiens a bénéficié, quant à elle, de la solidarité de la ville chinoise de Zhengzhou avec qui elle entretient des partenariats économiques. 50 000 masques lui ont été offerts.
Dans le même temps, les villes ont cherché à équiper les médecins, infirmiers, aides-soignantes, professionnels des Ehpad et autres publics fragiles. A Tordères, dans les Pyrénées-Orientales, la maire a ciblé en priorité la population en première ligne. “Nous avions gardé des masques FFP2 de l’époque Bachelot mais ils étaient tous périmés depuis quelques temps. On les leur a quand même donnés.” Les communes de Châtillon-sur-Chalaronne et de Dinan ont passé des commandes de masques qui ne sont jamais arrivées…
De plus, les achats sont restreints. “On doit commander via l’Association des maires de France et nous sommes limités en fonction du nombre d’habitants du village, explique Patrick Mathias. On n’a pu commander que 2 000 masques chirurgicaux, soit ce qui est nécessaire pour une journée.” “On a mis du temps à maîtriser la situation. Heureusement, nous avions des réserves que nous avons pu distribuer en premier aux Ehpad”, reconnaît Gaëtan Seznec, directeur de cabinet du maire de Dinan. De son côté, Roland Constant évoque avec fierté les masques livrés par la Métropole de Nice, ainsi que ceux venus du Conseil départemental des Alpes maritimes. “Nous avons pu organiser des drive-in à destination du personnel soignant et ceux des maisons de retraite”.
7) Inventer des circuits de masques alternatifs pour les autres
Autre défi de taille pour les maires: équiper toute leur population de masques dits alternatifs. Dans sa dernière allocution du 13 avril, le président de la République a déclaré qu’en “complément des gestes barrières, l’État, à partir du 11 mai, en lien avec les maires, devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public.” Pour l’instant, les modalités de commande, de distribution et de répartition des coûts entre l’Etat et les collectivités restent méconnues, même si l’Association des maires de France a proposé de faire des maires “les premiers maillons de la chaîne afin d’assurer la bonne distribution.”
Bien avant les annonces d’Emmanuel Macron, certaines grandes villes ont entrepris de doter tous les habitants de masques d’ici le déconfinement. C’est le cas à Nice (Alpes-Maritimes) ou à Amiens. Les 39 communes de la Métropole amiénoise participent à l’opération, chaque habitant pourra retirer son masque en mairie de secteur. En plus des commandes passées par le département du Bas-Rhin et la communauté de communes du pays de Sainte-Odile, la ville d’Obernai a, elle, commandé 5 500 masques lavables et réutilisables 50 fois à une entreprise vosgienne. “Cela nous a coûté 24 000 euros. On devrait les recevoir le 4 mai. Les élus, et les agents de la ville feront du porte-à-porte pour les distribuer”, assure Bernard Fischer.
Dans les petites communes, la débrouille prime sur les commandes en gros, pour des raisons financières principalement. Dans le petit village de Tordères dans les Pyrénées-Orientales, “Une dame du village fabrique des masques en tissu chez elle pour les habitants”, raconte la maire Maya Lesné. L’intercommunalité en a également commandé un par habitant à une entreprise de Perpignan. Pour compléter le travail des couturières, le maire de Châtillon-sur-Chalaronne, Patrick Mathias, “a fait circuler des patrons de masques à faire soi-même à la maison. A défaut d’en avoir de vrais, les gens peuvent les fabriquer eux-mêmes”, soutient-il.
Certaines entreprises se sont aussi converties pour produire des masques alternatifs. “Un fabricant textile de fibres polaires dont l’atelier se trouve sur une péniche dans le port de Dinan a fabriqué et distribué plus de 2 000 masques lavables pour la ville”, s’enthousiasme Gaëtan Seznec, le directeur de cabinet du maire. A Caudry, l’autre capitale mondiale de la dentelle avec Calais, les ateliers textiles ont adapté leur activité. “Malheureusement, faire des masques avec de la dentelle, ce n’est pas vraiment une bonne idée avec les trous, s’amuse Frédéric Bricout. Des brodeurs du coin ont commencé à confectionner des masques en tissu. Ils sont labellisés par la préfecture et la Direction générale des armements (DGA). Ils reçoivent des commandes de masques de toutes les régions de France.”
Mais la question des masques divise les élus. Une minorité d’entre eux ne souhaite pas en distribuer. “Je considère que ce n’est pas à moi de distribuer des masques “alternatifs” à la population. C’est trop de responsabilité, explique Frédéric Bricout, maire de Caudry dans le Nord. Si une personne de ma commune tombait malade malgré le port de ce masque, il pourrait dire que c’est de ma faute.” A quelques kilomètres, à Etinehem-Méricourt, dans la Somme, Franck Beauvarlet s’interroge, lui, sur l’efficacité des masques et ne sait quel type choisir. “Au début, on nous a dit que les masques alternatifs ne servaient à rien et maintenant on nous dit que c’est utile, faudrait savoir! Un masque chirurgical n’est valable que trois heures et cela coûte 80 centimes. Vous imaginez le nombre qu’il en faudrait pour 650 habitants. On n’est déjà pas bien riches…”
8) Soutenir à bout de bras l’économie locale
Partout en France, près de neuf millions de salariés bénéficient du chômage partiel depuis le début du confinement. La fermeture des commerces non essentiels, des restaurants, bars et autres lieux de rassemblements inquiète non seulement leur propriétaires, mais aussi les élus. “Nous allons perdre énormément de petits commerçants qui assuraient du lien social entre les habitants, déplore Patrick Mathias, maire de Chatillon-sur-Chalaronne, dans l’Ain. Il y a 25 restaurateurs dans le village et leurs établissements sont tous fermés, c’est très triste.” “Il faudra les aider en prenant des kilos quand le gouvernement autorisera leur réouverture”, lance avec humour Philippe Perreault, son premier adjoint. Il ne plaisante qu’à moitié.

Quand elle est en capacité de le faire, une municipalité peut aider l’économie locale à ne pas se casser la figure, à coup d’exonération de taxes et de loyers municipaux. “Nous avons mis en place un “small business act” cagnois, s’exclame Roland Constant depuis Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). L’objectif est de soulager les acteurs économiques locaux face à la crise en les exonérant des loyers des bâtiments communaux, des droits de voirie pour les terrasses notamment, des droits de place pour les marchés de producteurs, mais aussi des redevances des établissements sur les quatre kilomètres de plage, et ce jusqu’au 30 juin.” Ce plan prévoit aussi que la mairie se fournira exclusivement auprès de fournisseurs locaux, avec un effort financier municipal de 200 000 euros.
Un plan de relance est également prévu une fois le confinement terminé, mais en attendant, la cellule d’écoute économique municipale permet d’orienter les entreprises locales vers les meilleures aides disponibles. “Macron annonce des tas de choses à la télé, mais concrètement, c’est assez flou pour les gens, ajoute Roland Constant. A la mairie, on essaye d’être un relais efficace pour mettre du concret dans toutes ces mesures. On coordonne.”
9) S’assurer aussi du respect du confinement
Outre l’amélioration des conditions de vie des habitants, les maires doivent aussi faire respecter les directives nationales en matière de sécurité, et en premier lieu le confinement. Depuis le 17 mars, les policiers municipaux prêtent main forte aux forces de l’ordre pour procéder à des contrôles, vérifier que tous les habitants disposent d’attestation en règle et d’un motif valable pour se déplacer. “La police municipale et la gendarmerie sont mobilisées dans les zones de la ville d’habitude très fréquentées. Globalement, les gens respectent le confinement même si des verbalisations ont tout de même eu lieu envers certains qui abusent et récidivent”, concède Gaëtan Seznec, directeur de cabinet du maire de Dinan.
Plus de 150 communes françaises sont allées encore plus loin en instaurant des couvre-feu. Perpignan, Arras, Nice, Cholet ou encore Montpellier ont notamment fait ce choix. A Amiens, un habitant qui sort entre 22 heures et 5 heures du matin encourt 38 euros d’amende, et 135 euros de plus s’il n’a pas d’attestation de déplacement sur lui. A Caudry dans le Nord, Frédéric Bricout a également signé deux arrêtés municipaux, “un pour établir un couvre-feu de 22h à 5h du matin, et l’autre pour interdire les rassemblements de plus de deux personnes.” Parfois critiqués par l’opposition, les maires qui ont fait ce choix invoquent la nécessité. “Les 15 premiers jours du confinement, on s’est rendu compte que tout le monde n’avait pas compris l’amplitude de la pandémie. Le soir et même la nuit, il y avait des regroupements de personnes, constate le maire d’Obernai. Depuis le couvre-feu, d’après les contrôles de police, on a diminué par huit ou dix le nombre de personnes qui se baladent la nuit.”
10) Répondre inlassablement à toutes les sollicitations
“Pourquoi avez-vous fermé les cimetières? Est-ce possible de rouvrir le déchetterie car j’ai trop de déchets de jardin? Les éboueurs passeront-ils normalement?” En “première ligne” dans la gestion de la crise, les mairies s’efforcent de maintenir une permanence téléphonique et de répondre à tous les messages qu’ils reçoivent par mail et sur les réseaux sociaux. Des dizaines et des dizaines de questions reviennent en boucle. “On a maintenu l’accueil téléphonique pour apporter des réponses aux questions des gens sur le virus, explique Gaëtan Seznec, directeur de cabinet du maire de Dinan (Côtes-d’Armor) Il y a de tout! Des choses très intéressantes comme des questions complètement saugrenues”.
En tout, la mairie d’Amiens reçoit plus de 500 appels téléphoniques par jour, autant que d’habitude mais pour des demandes plus précises. “Les habitants se tournent facilement vers le maire quand ils ont un problème, c’est un interlocuteur privilégié qu’ils connaissent”, assure Bernard Fischer. L’élu d’Obernai depuis plus de 30 ans estime répondre à deux voire trois fois plus de courriels que d’habitude. Brigitte Fouré, l’édile d’Amiens, constate, elle aussi, un afflux de messages: “les gens sont inquiets, certains me sollicitent pour des situations sociales délicates ou des problèmes en tout genre. Un couple qui devait déménager début avril m’a demandé s’il pouvait quand même le faire malgré le confinement pour éviter de payer deux loyers par exemple.”
Le flot de questions n’est pas près de se tarir: en première ligne dans la gestion de la crise au niveau local, les maires vont aussi assurer le déconfinement. Ils devront alors gérer entre autres la réouverture sécurisée des écoles, la reprise progressive des transports et l’aménagement des rues et espaces publics pour favoriser la distanciation sociale. Des saints.
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Clara Lahellec et Isabelle Cormaty