La pandémie de coronavirus relance le débat autour de la “Monnaie Hélicoptère”. L’objectif? Faire redécoller la consommation en arrosant la population de cash.
Depuis près de deux mois, l’économie est en berne. Les populations ne consomment plus, les entreprises ne parviennent plus à écouler leur stock: les échanges sont bloqués. Alors, les Etats-Unis et le Japon ont décidé de verser un chèque, sans contrepartie, directement aux citoyens. Le but? Relancer la consommation après le confinement.
De l’argent, comme s’il en pleuvait
En Europe, des ONG, comme de nombreux économistes, appellent la Banque Centrale Européenne (BCE) à déverser une pluie de billets sur le continent pour les inciter à consommer dès qu’ils en auront l’occasion. Par exemple, Oxfam appelle à un “plan Marshall universel de 180 milliards d’euros”. C’est ce que l’on nomme “la monnaie hélicoptère”.
Imaginée par Milton Friedman à la fin des années 60, elle s’appuie sur la capacité des banques centrales à créer de l’argent sans limite. Des billets réinjectés de temps à autre dans la machine économique pour la rebooster. Pour cet économiste ultra libéral, pas besoin d’Etat, l’argent créé doit tomber dans la poche des citoyens.
Le spectre des crises précédentes
Même si à chaque crise économique l’idée resurgit, cette théorie n’a jamais été appliquée. Et ce n’est pas la voie que semble prendre la BCE aujourd’hui. L’institution a déposé 1 000 milliards d’euros sur la table, mais cet argent passera par nos banques, qui le prêteront ensuite à taux faibles aux ménages.
Une mesure similaire avait été mis en place pour pallier la crise économique de 2008. Avec un succès relatif. Alors, “la monnaie hélicoptère” est pour beaucoup synonyme d’espoir. Une relance par la consommation. Une relance qui se passerait des banques, comme des Etats. Mais les blocages politiques et institutionnels restent nombreux. Des chèques pour tous les citoyens, ce n’est pour demain.
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Chloé Barbaux & Maxime Levy