Toutes les semaines, Le Pangolin vous propose une revue de presse de l’actualité internationale qui vous aurait peut-être échappée. Au menu cette semaine: des manifestations au Liban, le confinement rêvé de tout amateur de foot en Espagne et les confidences d’un jeune Tunisien sur la pratique perturbée du Ramadan.
Des écoliers distancés en Chine
Après plus de trois mois de lutte contre le coronavirus, les petits chinois ont repris le chemin de l’école dimanche 26 avril. Seulement, pour respecter les gestes barrières, les élèves doivent porter des chapeaux traditionnels à l’envergure imposante de deux mètres. Coiffés ainsi en classe, la distanciation sociale apparaît facilitée.
Le chapeau s’inspire de ceux des chefs de la Dynastie Song (960-1279), visant à empêcher les officiels de chuchoter les uns avec les autres pour faire des messes basses.

Les règles d’hygiène imposées aux écoliers pour la reprise des cours sont strictes. Chaque enfant doit porter un masque et travailler sur une table individuelle tout au long de la journée. Leur température est contrôlée quotidiennement et, à la cantine, les élèves sont séparés par des vitres de plexiglas.
Manifestations politiques et émeutes au Liban
Malgré le Covid-19, les protestations contre les élites politiques ont repris au Liban. Il faut dire que le pays du Cèdre présente un bilan humain assez faible: 24 décès liés au nouveau coronavirus et 729 cas officiels d’infection. Autant dire que la population a d’autres chats à fouetter, comme la crise économique et financière qui écartèle le pays depuis l’automne 2019.
L’érosion du pouvoir d’achat et la flambée des prix a fini par pousser les Libanais dans la rue. Au Nord, la ville de Tripoli s’est embrasée dans la soirée du lundi 27 avril, émaillée par des affrontements entre les manifestants et l’armée. Le journal local L’Orient le jour a même rapporté la mort d’un des contestataires. La montée des violences coïncide avec l’annonce par l’exécutif libanais de mesures pour lutter contre la corruption. L’ancien Premier ministre Saad Hariri, le leader druze Walid Joumblatt, et le chef chrétien Samir Geagea avaient vertement critiqué le gouvernement.
Un stadier confiné dans son lieu de travail en Espagne
Tous les amateurs de foot en rêveraient: être confiné dans le stade de son équipe préférée. En Espagne, Andres Perales l’a fait avec son fils et son chien. À 85 ans et depuis 31 ans, il vit dans une petite maison dans l’enceinte du stade de 30 000 places La Roselada à Malaga.
Après avoir été le jardinier du club, son intendant voire même son masseur, le retraité s’essaye au rôle de gardien en ces temps de confinement. Une chose est sûre, Andres Perales dispose de beaucoup de place pour respecter la distanciation sociale.
Les prières du Ramadan renvoient les musulmans à la promiscuité au Pakistan
A travers le monde, les règles de distanciation sociale sont difficiles à faire respecter depuis le début de la période du Ramadan il y a dix jours. Si en Israël, les fidèles font comme ils peuvent pour prier sans être trop proches les uns des autres, profitant de l’étendue de larges parking, les musulmans pakistanais et indonésiens ne s’imposent pas autant de rigueur.
Les gouvernements y ont autorisé la réouverture des mosquées. Résultat: des foules de croyants se massent à l’intérieur pour les prières, confinés dans des lieux fermés et sans aération…
Le Pangolin a aussi interrogé Chadi Ben Daykah, étudiant et bénévole associatif en Tunisie. Il nous a raconté comment se passait son Ramadan dans cette ambiance si particulière. Dans le pays, l’annonce le mois dernier d’aides aux plus démunies a provoqué de longues files d’attente devant les bureaux de poste où il est possible de récupérer cette subvention. Un couvre-feu empêche la population de sortir entre 20h et 6h du matin.
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Thomas Chammah et Clara Lahellec